L’albâtre, c’est l’avant, le pendant et l’après. Une matière vivante qui nous éclaire sur notre propre traversée. L’albâtre est la langue d’avant les mots, une matière qui fait langage et raconte sans figer le mouvement du monde et sa respiration. Pour l’artiste Tan Kwank Liang, l’albâtre est le lieu d’émergence d’une parole organique et lumineuse, celle de la nature, immense, sublime, mystique. Sa beauté nous traverse, nous transcende, nous échappe. Elle est ailleurs. Insaisissable comme l’eau, elle se déploie entre deux rives intranquilles. Pluriel et polyphonique, l’albâtre est un compagnon de création avec lequel l’artiste discute et collabore. Traversées par la lumière, les vingt-quatre toiles de l’artiste Tan Kwank Liang explorent les différents récits de l’albâtre comme matière à voir, matière à penser, matière à vivre, mais aussi, matière de silence. Car face à la beauté du monde, on ne peut que se taire. Regarder… et respirer.

Première exposition de la Galerie Alain Ellouz, Natures minérales réunit une série limitée de luminaires et de plaques d’albâtre sublimés par les dessins de l’artiste plasticienne Caroline Leite. Sous son trait, gravé à la pointe sèche ou à la pierre noire directement dans la matière, les pièces d’albâtre se transforment en œuvres uniques et singulières d’où surgissent des représentations d’oiseaux et de flore qui rappellent la délicatesse des gravures anciennes. Composant avec l’albâtre de manière presque sculpturale, Caroline s’est laissée porter par les volumes, les dessins et la puissance vibratoire de l’albâtre.

L’exposition "Si longtemps je t'ai vu avaler les nuages..." propose une déambulation dans les profondeurs de l’albâtre, au cœur de la matière vibrante. Regroupant une quinzaine d'œuvres en albâtre, plaques ou luminaires rétroéclairés, sur lesquelles l’artiste visuelle Christine Solaï est intervenue, cette exposition retrace le parcours de l’artiste sur le glacier des Oulettes de Gaube dans les Pyrénées. Utilisant le graphite, la pierre noire et les pigments secs, Christine inscrit dans la pierre des fragments d’images glanées en chemin en se laissant porter par les veinures, les fissures et les dessins naturels de l’albâtre. Dans un jeu d’ombres et de lumières, "Si longtemps je t'ai vu avaler les nuages..." est une ode au visible et à l’invisible, à la beauté du vivant avant qu’elle ne disparaisse.